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Les questions dans cette interview :

Trou d'Argent

1. Peux-tu te présenter brièvement et nous parler de ce qui t’a motivée à t’expatrier à Maurice ?

Hello, moi c’est Jules, Française et maman de 2 petits garçons. Originaire de la région parisienne, je suis installée à Maurice depuis 2018. 

Arrivée à 2 avec mon mari, nous sommes désormais 4 + chien et chat et je raconte mon expatriation et mon quotidien à travers mon blog FromParisToMoris.com et mes réseaux sociaux. 

Et pourquoi Maurice ?

A vrai dire, cette destination n’était pas dans ma liste initiale ! J’ai toujours aimé voyager et j’avais cette envie de m’installer à l’étranger depuis un moment. Avec mon homme, nous envisagions de quitter Paris mais Maurice est un peu le fruit du hasard. Mon mari a côtoyé un Français expatrié à l’Ile Maurice dans le cadre professionnel. Il lui a posé quelques questions sur la vie sur place, les différences culturelles, le pouvoir d’achat… Il a un peu creusé au niveau de sa recherche d’emploi, puis il a décroché un poste dans le consulting. La vie sous les Tropiques, why not ? 

2. Comment as-tu vécu l’expérience de devenir mère à Maurice ?

Une expérience vraiment inédite ! Je fais partie des premières à devenir maman dans mon cercle d’amies. Je n’ai pas tellement eu de retours sur la maternité de manière générale, et encore moins sur la maternité à Maurice. 

Ça a été la découverte. J’ai pu compter sur mon mari et ma famille (malgré la distance) dans ce parcours initiatique. 

De plus, mon fils aîné est né en plein Covid. Nous étions dans une bulle à Maurice, isolé / préservé du monde extérieur si on peut ainsi le décrire. 

J’ai fait le choix d’accoucher à l’Ile Maurice et d’être accompagnée par un praticien Mauricien ce qui était assez atypique pour beaucoup de Françaises installées ici. La plupart des personnes avec qui j’ai pu discuter ont préféré donner naissance en France. Choix que je peux comprendre. 

3. Quels ont été les plus grands défis que tu as rencontrés en élevant des enfants en bas âge à Maurice ? Comment les as-tu surmontés ?

Un des plus grands défis est sans nul doute l’absence de la famille. Dans ce genre d’événements, c’est vrai que l’on souhaite être entouré des siens. Les moyens de communication étant désormais très largement développés, on ressent moins la distance (sans parler de seulement 2/3 heures de décalage horaire avec la France qui plus est).

Le Covid était un autre défi mais qui nous a aussi permis de vivre pleinement la naissance et les premiers mois de notre fils. Avec les différents confinements, la vie de famille était très intense mais comme pour beaucoup. 

Heureusement, j’ai eu la chance d’avoir pu être accompagnée par une nounou. Elle a pu m’épauler et me conseiller dans ce nouveau chapitre de vie. Cela m’a permis de retourner au bureau en douceur et avec plus de sérénité. 

Mon deuxième enfant est vite arrivé et la gestion de deux enfants en bas âge n’est pas une mince affaire je l’avoue. Un des points positifs que l’on peut apprécier à Maurice : il s’agit des aides au quotidien. J’ai pu ainsi m’entourer de personnes de confiance à des prix très raisonnables. Je remercie mes nounous et femme de ménage qui m’aident grandement dans ma vie de tous les jours. Je suis consciente qu’il s’agit d’un vrai luxe et qu’en France je n’aurais peut-être pas pu me le permettre. 

famille

4. Peux-tu partager ton expérience concernant les services de santé à Maurice, en particulier en ce qui concerne la grossesse, l’accouchement et les soins pédiatriques ?

Point important qu’il faut savoir quand on quitte la France, on quitte également la sécurité sociale et la qualité des soins français. A Maurice, les soins en clinique sont vite coûteux, il faut donc prévoir une assurance santé et/ou mutuelle comme la CFE par exemple. 

En ce qui concerne les soins de santé et tout particulièrement pendant ma grossesse, j’ai été suivie par un gynécologue très réputé ici, Haroon Beebeejoon (en bref : tout le monde le connaît). Je lui ai posé toutes les questions que j’avais en tant qu’étrangère comme les a priori : si la césarienne était systématique ? si l’avortement était possible en cas de maladie ? comment choisir ma clinique pour l’accouchement ? 

Dans le cadre de l’accouchement, le lieu se fait en fonction de là où exerce le praticien. Mon gynécologue travaillant sur 2 cliniques, j’ai pu les visiter afin de faire mon choix. 

L’accouchement s’est bien passé, mon mari a pu y assister et je n’ai pas été obligée de porter un masque durant le travail (#covid). Les sages femmes, très patientes et attentives m’ont accompagné tout le long et le gynécologue nous a rejoint pour la fin du travail. 

Pour les soins pédiatriques, j’ai eu quelques recommandations de la part d’amis et collègues mauriciens. 

En plus de cela, nous avons la chance d’avoir un pédiatre dans notre entourage familial en France, ce qui nous permet de beaucoup échanger sur les pratiques et conseils médicaux délivrés ici. Les petites anecdotes de mauvaises expériences à Maurice sont nombreuses, alors mieux vaut bien se renseigner sur les praticiens que l’on choisit. 

J’ai écrit un article complet sur ma grossesse et accouchement à l’Ile Maurice

5. Comment gères-tu l’éducation de tes enfants ? Souhaites-tu qu’ils grandissent en étant bilingues ou multilingues ?

Avec mon mari, nous sommes en perpétuel questionnement par rapport à l’éducation de nos enfants et notamment la question des langues parlées : le français, l’anglais et le créole mauricien. 

La langue parlée est principalement le français. Par contre, pour tout ce qui concerne l’administratif c’est en anglais. Et les enfants sont vite bilingues avec l’enseignement sur place. 

Nous souhaiterions évidemment qu’ils soient bilingues français-anglais et pourquoi pas ajouter le mandarin en raison de mes origines chinoises.

Concernant le créole mauricien, nous avons souhaité avec mon mari que la nounou n’hésite pas à employer le créole pour que notre enfant l’apprenne. Les Français qui maîtrisent le créole sont rares ce qui est dommage car je trouve que ça facilite l’immersion culturelle. Ceci-dit le créole est une langue principalement orale et bien plus libre que la langue française où l’orthographe et la grammaire sont très importants.

edb

6. Quel type de réseau as-tu trouvé ou créé à Maurice pour les parents expatriés ? Y a-t-il des groupes, des associations, ou des communautés que tu recommanderais ?

Travaillant dans une entreprise mauricienne à l’époque, j’ai pu avoir de nombreux conseils et astuces de la part de mes collègues. J’ai aussi pu leur poser toutes mes questions quant au fonctionnement des assurances santé locales, le congé maternité, la vaccination, la reprise du travail. C’est pourquoi, en 2020, j’ai créé mon blog pour partager mon expérience et pouvoir aider les personnes qui auraient les mêmes questionnements. 

Lors de notre arrivée à Maurice nous avons fréquenté les soirées Expat.com. Depuis nous avons formé un groupe d’amis mixte (Français et Mauriciens) que nous avons rencontré au fil de l’eau.

Il faut aussi noter qu’il est plus simple de s’intégrer avec des familles d’expats de tous horizons avec qui nous partageons de nombreux points communs. En effet, en plus de l’envie de partir au soleil, l’éloignement familial nous permet de créer des liens rapidement entre expat. 

7. Comment envisages-tu l’éducation de tes enfants à Maurice ? Préfères-tu les écoles internationales, les écoles locales, ou l’enseignement à domicile ?

En fonction de notre activité professionnelle, nous comptons rester à Maurice encore quelques années et la question de l’école s’est vite posée. Nous avons longuement hésité entre les écoles internationales et les écoles françaises sur place. J’ai beaucoup discuté avec mes amies maman qui m’ont fait un retour d’expérience sur les écoles de leurs enfants. Le coût de ces écoles n’est pas négligeable comparé aux écoles locales. Ces frais de scolarité en établissement privé représentent un vrai budget qu’il faut prendre absolument en considération lors d’un projet d’expatriation. 

 

Dans tous les cas, nous avons pré-inscrit les enfants dans différents établissements, en nous laissant du temps pour réfléchir au choix final. 

A l’heure actuelle, nous privilégions l’enseignement français dans les établissements AEFE de l’île. L’anglais est une matière mise en avant dès le plus jeune âge ici, plus qu’en France. 

Les enfants étant encore petits, nous les avons inscrits en crèche et maternelle mauricienne en raison de la proximité avec notre lieu de vie. Nous envisageons d’ailleurs de déménager afin de nous rapprocher des établissements scolaires comme nous travaillons mon mari et moi tous les 2 depuis la maison. 

8. Quelles activités familiales ou pour enfants recommanderais-tu à Maurice ? Y a-t-il des lieux ou des expériences que tes enfants apprécient particulièrement ?

Pour la petite enfance, Maurice est une belle destination avec son climat ensoleillé et ses températures douces. En plus de la plage, les enfants aiment bien les balades que ce soit dans le parc à côté de chez nous, le Jardin de Pamplemousses ou encore prendre le métro express pour aller jusqu’à Port Louis le week-end. 

Une des activités favorites des enfants restent Casela, le zoo de Maurice situé près de Flic-en-Flac. Avec notre carte membre résident, nous pouvons y aller tous les jours de l’année si l’envie nous prend. L’endroit est gigantesque, on a le choix entre aller voir les tortues, les animaux de la savane ou les animaux de la ferme. On peut tout simplement y aller pour profiter de l’aire de jeux avec toboggans, balançoires, petite tyrolienne, mini-golf et prendre un café dans l’espace restauration juste à côté. 

Il y a aussi le parc zoologique de Vanille Nature Park dans le Sud de l’île où les enfants adorent rendre visite aux crocodiles. Sinon les jours de mauvais temps, il y a l’oceonarium Odysseo à Port Louis ou bien les aires de jeux en intérieur comme Gravity à Tribeca Mall ou Koala Happy Island à Phoenix Mall. 

J’ai écrit un article listant toutes les activités à faire avec les enfants. 

9. Quels conseils donnerais-tu à d’autres familles qui envisagent de s’expatrier à Maurice, surtout celles qui attendent ou ont de jeunes enfants ?

L’Ile Maurice en famille : ça se prépare. Il est important de s’être bien renseigné avant de venir s’installer comme sur le coût de la vie basé sur nos habitudes. Aujourd’hui, nous avons une qualité de vie bien meilleure que si nous étions restés à Paris. Mais cela a un coût : l’enseignement dans les écoles privées, l’assurance santé, les produits bio, l’électronique et autres produits français sont aussi plus chers qu’en France. 

En plus de la douceur de vie, l’hospitalité, l’entraide et la bienveillance des Mauriciens sont une des raisons principales pour lesquelles nous sommes heureux de vivre ici.

Je recommande de venir une première fois en vacances et de voir si la vie sur place vous semble envisageable. Si vous êtes un couple, il est important que les 2 parties y trouvent leur bonheur car c’est un projet commun. 

Si ces raisons vous ont convaincu de venir vous aussi, retrouvez l’ensemble des visas qui vous permettront de tenter l’aventure : article ici.

J’espère que mon site vous aidera dans votre projet.

Si vous souhaitez-vous aussi sauter le pas, pourquoi ne pas vous faire accompagner ?